"Le Kamasutra est la jouissance appropriée par les cinq sens, assistée de l'esprit uni à l'âme"

62. Le moulin à vent



Les ailes du moulin tournent, montent et descendent, dans le frémissement du vent. Imaginez ces ailes rythmant, au gré de vos balancements, la brise ou la tempête de l'amour !

Le moulin à vent, c'est l'une des innombrables variations de la posture du missionnaire : les jambes de la femme, mimant la mécanique d'un moulin, modifient sans cesse les points de contacts du pénis et du vagin, et vous permettent, à chaque instant, de découvrir une nouvelle zone sensible de votre sexe : l'homme y éprouvera des sensations originales, la femme apprendra à mieux se connaître. Mais l'avantage de cette posture, c'est qu'elle suscite une tendresse particulière entre les amants.

La femme s'étend sur le dos, s'appuie sur les avant-bras, la nuque redressée, les jambes légèrement repliées ; si elle le désire, elle place un coussin sous ses fesses, de façon à relever confortablement son bassin et présenter son vagin selon l'angle qui permettra le mieux à son amant d'effectuer une pénétration profonde.

L'homme s'agenouille au-dessus d'elle et guide son pénis à l'intérieur du vagin. La femme lève alors alternativement une jambe repliée puis l'autre, jusqu'à la hauteur des reins de son partenaire sur lesquels elle les repose un instant, faisant "tourner les ailes du moulin", comme on "pédale" lors des mouvements abdominaux dits du vélo ; le battement est régulier et ne doit jamais s'interrompre au cours du coït ; il est accompagné des va-et-vient modérés de l'homme.

Lorsque la femme replie une jambe sur sa poitrine, l'autre étant presque allongée sur le lit, son vagin devient plus étroit, le pénis est repoussé vers l'extérieur, ce qui oblige l'homme à donner un à-coup pour rester dans la cavité. Si elle le souhaite, la femme peut alors contracter son périnée, ce qui enserre davantage la verge de son amant et aide à des contacts plus intimes entre le pénis et la paroi vaginale. Lorsque les jambes de la femme se croisent en l'air, le bassin bascule légèrement, les frottements du pénis semblent plus doux à l'un et à l'autre, tandis que l'excitation de l'homme se renforce. Puis, à nouveau le vagin s'élargit, quand l'une des jambes est dans sa position la plus haute et l'autre au repos ; la verge s'enfonce davantage, entrant en contact un instant avec le fond de la cavité vaginale.

Dans la posture du Moulin à vent, la lubrification se fait naturellement, même si, au départ il est toujours recommandé d'enduire le pénis de salive pour qu'il se glisse aisément dans le sexe féminin. Le clitoris, lui, n'est guère sollicité : à l'homme, éventuellement, de l'exciter avec ses doigts humides, tandis que la femme, inlassablement, continue son exercice de pédalage. Lorsque l'excitation des partenaires est à son comble, les sensations de chacun sont d'une extrême douceur ; l'homme, semi-passif jusque là, peut alors accélérer ses mouvements de va-et-vient. L'éjaculation soudaine devrait provoquer un orgasme conjoint chez l'homme et la femme.