"Le Kamasutra est la jouissance appropriée par les cinq sens, assistée de l'esprit uni à l'âme"

Le cunnilingus ou le sexe oral au féminin



Le cunnilingus, un nom désagréable pour un acte généralement source de plaisir. Le cunnilingus est une forme de pratique sexuelle à travers laquelle le partenaire utilise ses lèvres et sa langue pour caresser le sexe de la femme, dans le but de lui procurer du plaisir.

Longtemps resté tabou, il est aujourd'hui de plus en plus pratiqué, si bien que 80 % des femmes l'apprécieraient, après une étude menée sur 3 404 femmes en 2011 par l'Observatoire internationale du couple. Parce qu’il se pratique en contact avec l’un des centres névralgiques du plaisir féminin, le clitoris, il est souvent mis à l’honneur lors des préliminaires.

Pour celles et ceux qui, sur le sujet, auraient la langue bien pendue ou au contraire qui n'oseraient l'évoquer que bout des lèvres, sachez que l’art du cunnilingus réside dans la stimulation du clitoris et qu'elle n'est pas une pratique qui place les hommes en position de soumission, comme le voudraient certaines idées reçues et clichés.

Par pudeur, par ennui ou par refus d’abandon de soi, le cunnilingus n’est pas apprécié par toutes les femmes. La relation que celles-ci entretiennent avec leur propre sexe est parfois conflictuelle, rendant compliqué la pratique du cunnilingus et bloquant tout plaisir. Car le cunnilingus suppose d'accepter de recevoir et de s'abandonner à son partenaire.

Si vous n'appréciez pas cette pratique, gardez en tête que l'important est d’en parler avec votre partenaire afin de tenter de détecter s’il s’agit uniquement d’un blocage, ou si cela vient du fait qu'il ne parvient pas à vous procurer un réel plaisir. À chacune donc d’écouter son corps et ses désirs.

Si cette pratique peut prendre du temps avant de permettre à la femme d’atteindre l'orgasme, sachez qu'il y a également beaucoup d’hommes qui aiment pratiquer le cunnilingus. Source d’excitation et même parfois de plaisir, certains hommes aiment sentir monter le désir de leur partenaire. S’il est pratiqué en prenant en compte ce que l’autre aime, il sera en mesure de faire des merveilles. Découvrez l’art du cunnilingus dans notre dossier consacré à cette pratique sexuelle au féminin !

La grande histoire du cunnilingus

"Cunnilingus", en voilà un drôle de mot. Il possède 4 syllabes, il est latin, et surtout il ne veut rien dire. Le terme exact est en effet "cunnilinctus". Au fond, qu'importe si nous prononçons "gus" au lieu "ctus", car nous aimons mieux utiliser son surnom : le "cunni". Concis, mignon.

Si son histoire a commencé par une faute de langue, elle n'aurait pas pu voir le jour sans cet organe de la cavité buccale.

L'origine du cunnilingus

C'est en l'an 79 que nous faisons notre premier stop dans la fabuleuse histoire du cunnilingus. Cette année là, en Italie, le Vésuve entre dans une terrible éruption. Des villes entières sont ensevelies par la cendre. Depuis cette tragédie, de nombreuses fouilles ont été menées : à Pompéi des archéologues ont retrouvé - grâce à des fresques pornographiques - la preuve que le cunni était pratiqué à cette période de l'histoire.

Alors oui, le cunnilingus était bien exercé par les autochtones de l'époque, mais il n'en restait pas moins décrié. Dans la Rome et l'Egypte antiques, cette pratique était réservée aux esclaves sexuels ou aux lesbiennes. A l'époque, il était rabaissant pour les hommes d'embrasser le sexe d'une femme. Au XVIIème siècle, en Angleterre, cette position était même punie par la loi.

De l'autre côté du globe, l’impératrice chinoise Wu Zetian n'en avait que faire de froisser l'estime de ces messieurs. Selon la légende, celle qui vécut en l'an 625 aimait demander à ses visiteurs étrangers de lui faire un cunnilingus. Une façon bien à elle de faire la bise.

Dans les années 50, le cunnilingus était toujours très tabou : l'actrice Jeanne Moreau en a d'ailleurs fait les frais dans le film Les Amants. Celle qui a joui du premier cunni de l'histoire du cinéma (grand public), déclencha avec cette scène un véritable scandale au festival de Venise.

Le cunnilingus, victime de son héritage patriarcal 

Sale, taboue, rabaissante, la version féminine du sexe oral n'a pas eu le droit au même traitement que son homologue masculin (qui est étonné dans la salle ?). Et, grâce aux recherches menées sur les deux sujets, nous avons pu aisément constater qu'il existait beaucoup moins d'informations historiques sur le cunnilingus que sur la fellation.

Cette pratique sexuelle a été jugée, durant des siècles, comme humiliante pour les hommes et inutile - pas de bébé à la clef dans cette position ! Cette réputation lui a si bien collé à la peau, que les femmes n'ont pu que subir ce sombre héritage.

Elles ont alors complexé de l'apparence de leur vulve, souvent comparée à nos amis les mollusques bivalves, et plus précisément : aux moules - vous conviendrez que l'image fruité de la banane chez les hommes est tout de même plus sympathique. Elles ont ensuite paniqué à l'idée que leur sexe ait une odeur (celle de la mer, vous suivez ?), et enfin, elles ont pris en horreur leurs poils, qui ne servaient qu'à alimenter cette impression de saleté.

La conclusion n'est pas dure à tirer : les femmes ont tout logiquement fini par croire que se faire lécher cette partie du corps était très peu flatteur pour elles, et donc gênant pour tout le monde. Contrairement à la fellation, le cunnilingus ne possède pas la moindre dimension impérieuse. Il est d'ailleurs plus de l'ordre de la faveur.

Une pratique très appréciée

Malgré l'héritage lourd à porter et sa tumultueuse histoire, le cunnilingus est un pratique très appréciée.

Le cunni est aujourd'hui bien installé dans la vie sexuelle des Français. Les hommes en sont même devenus adeptes : ils sont 85% à l'avoir déjà pratiqué*. Sachez aussi que c'est entre 35 et 39 ans que les femmes reçoivent le plus de cunnilingus.

Son succès auprès de la gent féminine n'est pas franchement étonnant : le clitoris ne possède pas moins de 8000 terminaisons nerveuses (pour vous donner une idée de l'ampleur, le pénis n'en compte que 4000, donc deux fois moins). Certaines études - qui ne font pas l'unanimité auprès des experts - s'accordent à dire que l'orgasme vaginal n'existe pas, et qu'il serait uniquement lié au clitoris.

Mais comme dirait Musset : "Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse".

Pourquoi certaines femmes n’aiment pas le cunnilingus ?

Certains hommes pensent faire (vraiment) plaisir en descendant faire un tour du côté de notre intimité. Et sont étonnés de nous voir les faire remonter aussitôt. Mais pourquoi certaines femmes n’aiment pas le cunnilingus ?

La peur de l’hygiène 

Le problème : vous avez peur de sentir mauvais, d’être mal épilée ou d’avoir « mauvais goût ».

A tenter : prendre une douche avant peut aider à se laisser aller sans être polluée par toutes ces questions.

L’ennui  

Le problème : pour vous, le cunnilingus ressemble plutôt à des chatouilles insupportables ou à une caresse assez ennuyeuse. Vous préférez simuler le plaisir ou carrément dire stop.

A tenter : se détendre, respirer doucement et le laisser faire un peu plus longtemps.

La pudeur 

Le problème : vous avez des complexes au niveau de l’entrejambe (vous trouvez vos lèvres trop grosses / trop petites…) ou vous avez peur qu’il vous voit prendre vraiment du plaisir.

A tenter : se dire tout simplement que s’il y va (et qu’il y retourne !) sans que vous lui ayez demandé, c’est que ça lui fait plaisir.

L’abandon de soi 

Le problème : vous savez exactement comment atteindre l’orgasme, du coup, vous aimez contrôler chacun de vos mouvements de bassin quand vous faites l’amour.

A tenter : le lâcher prise ! L’orgasme qui arrive par surprise est encore meilleur ! C'est bien de donner, mais il faut aussi savoir recevoir !

Le manque de savoir-faire des hommes

Le problème : il y met tout son cœur, mais de toute évidence, il n’a pas le mode d’emploi. Il manque peut-être d’expérience...

A tenter : dès que vous sentez une vague de plaisir le signifier à votre partenaire ou lui faire comprendre que c’est là que ça se passe.

Comment réussir un cunnilingus ?

On connaissait le goût de Napoléon Bonaparte pour les femmes, pas toujours son attrait pour leur goût… Dans des lettres à son épouse Joséphine de Beauharnais, la « petite forêt noire » et les « petites visites » qu’il évoque n’ont rien de champêtre... Mai comment réussit-on vraiment un cunnilingus ? On vous a posé la question.

Comment réussir un cunnilingus selon les femmes ? 

Le témoignage de Esther, 42 ans 

« En couple depuis plus de quinze ans, je n’avais jamais connu le sexe oral jusqu’à ce que je commence à souffrir de sécheresse vaginale. On s’est d’abord mis au lubrifiant, puis une nuit, dans un bel hôtel en Italie alors qu’on avait oublié le flacon, mon mari a commencé à humidifier mon sexe avec ses doigts. Puis, la faute au champagne ou au lit king size, il est descendu sous la couette. C’était un moment magique, et depuis on rattrape nos quinze ans de retard. Sans lubrifiant. »

Le témoignage de Isabelle, 37 ans

« A 37 ans, je connais bien mon corps. Je sais comment me faire du bien, et je n’ai aucune difficulté à avoir un orgasme avec mon partenaire quand je prends les choses en main. Le cunnilingus, c’est très différent… Je ne contrôle rien, je ne suis sure de rien. Mais quand je m’abandonne au plaisir et que l’orgasme me surprend, il est bien plus intense que tous les autres. »

Le témoignage de Marion, 32 ans

« J‘ai déjà essayé plusieurs fois, mais rien à faire ça ne me plaît pas et c’est presque douloureux. J’ai l’impression que c’est une zone trop sensible pour recevoir une stimulation aussi précise. »

Le témoignage de Sandra, 35 ans

« J’adore le cunni en position du 69. J’ai besoin d’être dessous, pour parvenir à jouir. Et l’orgasme simultané dans cette position, j’ai rarement connu mieux… »

Le témoignage de Juliette, 31 ans

« Pendant très longtemps c’était « zone rouge » pour moi. Hyper complexée par une lèvre plus grande que l’autre, je refusais qu’on s’approche de mon sexe. Mon compagnon actuel adore le cunnilingus et, en me rassurant, m’a aidée à dépasser ce blocage. Il a eu raison. Vraiment raison. »

Comment réussir un cunnilingus selon les hommes ? 

Le témoignage de Julien, 29 ans

« Au bout de six mois de relation, voyant que je ne prenais pas l’initiative, ma copine m’a demandé de lui faire un cunni. Je l’ai fait pour lui faire plaisir. Quelques semaines après, j’y retourne et là elle m’arrête : « Ca m’excite si je vois que mon mec est excité aussi… J’ai bien vu que tu ne prends pas vraiment ton pied, alors remonte, laisse tomber… »  Sur le coup je me suis senti un peu bête, mais finalement nous aussi on a le droit d’avoir nos petits blocages. »

Le témoignage de Claude, 43 ans 

« Je suis en déplacement toute la semaine, et on a que le week-end pour profiter de notre intimité… Alors forcément, j’ai tendance à être très excité et à avoir du mal à me contrôler. Le cunni, c’est exactement ce qu’il nous faut : je lui donne du plaisir, ça maintient mon excitation sans pour autant être trop stimulé… Je lui en fais plusieurs fois par rapport, pour faire une petite pause… »

Le témoignage de Eric, 38 ans

« J’ai remarqué qu’à une certaine période de son cycle, le sexe de ma femme a un goût particulier. A ce moment-là je prends moins de plaisir à le lécher, et je sais que dans quelques jours je retrouverai ce goût qui me rend fou. »

Le témoignage de Damien, 31 ans 

« Je suis resté pendant 7 ans avec une fille qui n’aimait pas le cunnilingus. Depuis qu’on est séparés, j’ai eu quelques aventures d’un soir et je trouve qu’il faut une certaine intimité pour descendre jusque-là. Alors à 31 ans ça peut paraître bizarre mais franchement, la dernière fois que j’ai eu l’occasion, je me suis senti comme un ado maladroit et depuis je n’ose plus vraiment m’aventurer sur ce terrain-là… »

Le témoignage de Anthony, 34 ans

« La dernière fois un pote m’a demandé ce que je choisirai si avant de mourir j’avais droit à une fellation ou à un cunnilingus. Sans hésiter, c’est la deuxième option. Je pense que c’est la pratique sexuelle que je préfère. J’ai l’impression qu’on m’offre l’accès à quelque chose de précieux, d’intime et de secret. J’ai l’impression de contrôler le monde avec le bout de ma langue. Oui, rien que ça. »

Le cunnilingus de ma vie

Qu’on aime le cunnilingus ou que l’on ne soit pas fan de cette pratique du sexe oral, on a toutes un souvenir marquant en ce qui concerne le cunnilingus. Selon un sondage Ipsos datant de 2014, la plupart des femmes plébiscitent ce baiser intime : elles sont 63% à “apprécier” la pratique.

Mais parfois, même quand on aime ça, certaines expériences ne se passent pas très bien. D’autres fois au contraire, c’est un véritable feu d’artifice. Et dans les deux cas, ce sont des expériences inoubliables. Entre plaisir intense et mauvais souvenirs donc, des femmes* ont accepté de délier leur langue pour nous raconter leur meilleure ou leur pire expérience en matière de cunnilingus.

La première à se jeter à l’eau, c’est Pauline, 31 ans. Elle se souvient d’une fois en particulier, le jour de son anniversaire, où son partenaire s’était surpassé. “Il m’avait préparé un repas romantique à la maison. Après quelques verres, nous nous sommes jetés l’un sur l’autre. Il m’a alors attrapé par la taille, m’a assise sur le bureau et s’est mis sur les genoux pour me faire un cunnilingus”, raconte-t-elle tout sourire. A la clé ? Deux orgasmes en 20 minutes. “Je ne sais pas si c’était le fait de faire ça ailleurs que dans notre lit, mais je n’avais jamais vécu quelque chose d’aussi excitant”, ajoute-t-elle.

Notre seconde volontaire, Emma, a 39 ans. Elle se souvient d’une étreinte enflammée avec son partenaire, qu’elle venait à peine de rencontrer. “Après un réveil très coquin, je suis partie sous la douche, en laissant la porte ouverte. Mon mec m’a rejoint et a commencé à m’embrasser un peu partout”, raconte-t-elle. D’abord dans le cou, puis les épaules, le dos, sur le ventre, les hanches, entre les cuisses… “Rapidement, il était à genoux, moi debout, avec l’eau chaude qui nous tombait dessus. J’ai dû mettre moins de deux minutes trente à avoir un orgasme ! J’étais au summum de mon excitation”, conclut-elle en frissonnant.

“C’est grâce au cunnilingus que j’ai découvert que le clitoris existait”, lance de prime abord Lolita, 42 ans. Avant, elle considérait ses rapports comme ennuyeux. Mais tout a changé lorsqu’elle a rencontré son partenaire actuel. “Ce jour là, j’avais décidé de complètement m’abandonner et j’ai ressenti un plaisir étonnant et très agréable. C’est à ce moment que j’ai découvert que je pouvais jouir autrement. Et contrairement à ce qu’on pourrait croire, il n’y a pas que le vagin qui compte”, sourit-elle.

Ce cunnilingus traumatisant

Mais loin de ces souvenirs au comble de l’érotisme, d’autres ont été presque traumatisées par des cunnilingus. C’est le cas de Léa, 29 ans, qui se souvient d’un de ses partenaires “barbu” qui lui a fait vivre l’enfer. “Ce cunnilingus, je ne l’oublierai jamais tellement c’était l’horreur. Mon partenaire a voulu me faire un cunnilingus. Le souci ? Il avait une longue barbe. Résultat, j’avais l’impression de ne sentir que ça, ça grattait et c’était juste super désagréable. Je vous laisse imaginer…”, se souvient-elle.

Notre deuxième traumatisée du cunnilingus se souvient de l’affreuse “technique du petit chien”. A 34 ans, Sophia se souvient de cet homme avec qui elle sortait depuis peu de temps. Les tourtereaux ne semblaient pas être très à l’aise l’un avec l’autre, ce qui aurait pu lui mettre la puce à l’oreille. “Un peu maladroitement, il a commencé à m’embrasser sur le ventre, puis à descendre au fur et à mesure vers mon sexe. Ses gestes manquaient vraiment de sensualité et au moment du cunnilingus, il a adopté la méthode que j’ai appelée par la suite celle du “petit chien qui lape de l’eau dans sa gamelle””, raconte-t-elle. Une image somme toute assez parlante, qui a valu à Sophia son nouvel amant un moment de gêne inégalé. “Il m’a avoué par la suite que c’était la première fois qu’il réalisait un cunnilingus. Pas étonnant du coup”, conclut-elle.

Notre dernière volontaire, Paula 29 ans, a quant à elle une anecdote qui pourrait faire tressaillir n’importe quelle femme. “ Lorsque j’avais 17 ans, mon partenaire de l’époque a décidé de me faire un cunnilingus. Alors qu’il avait déjà commencé et que mon plaisir commençait à monter, j’ai senti un truc froid et collant. Il avait oublié de jeter son chewing gum…”, raconte-t-elle sans autre détail. Un scénario qui peut se révéler traumatisant.